mardi 8 janvier 2008

Infans nolens volens

Le renversement de la relation parents-enfants est une des antiennes favorites des Cassandre dénonçant la perte des valeurs. La dernière campagne TV de MacDonald’s joue à plein sur la figure de l’enfant roi : elle montre des chérubins suzerains tancer leurs parents refusant de se coucher et préférant batailler avec les gadgets brandés glanés au fast food quelques heures (ou jours) plus tôt.

Dans la foulée, choc dans le métro. Deux bambins hypertrophiés et hilares – une fillette et un garçonnet - traînent par la main respectivement leur père et leur mère réduits à l’état lilliputien. La Cité des Sciences annonce par affichage une série d’expositions et d’activités dédiées aux enfants et aux pré-ados, la Cité des enfants. Un ersatz de « Chérie j’ai agrandi le bébé » ? On pencherait tout aussi bien pour : « Chérie, le bébé m’a rétréci ! »

Deux idées créatives concomitantes de parents soumis et d’enfants pris en excès de « parentalisme », cela ne tient pas du hasard : l’ère est à la tyrannie de l’enfant, et son revers est l’encensement. Quelle est donc la source de cette liturgie ? L’enfant vestale de l’espoir ou du présent jouisseur ? Valorisation du futur ou miroir narcissique ?
Pour les parents, ivresse de la projection ou de la régression ? Religiosité ou paganisme ? Sacrifice… ou bien renoncement ?

Le caractère de plus en plus imposant de ces chères silhouettes blondes ne laisse pas d’inquiéter.

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