Au théâtre, le vert est une couleur maudite et proscrite.
On se prend à rêver que les marketeurs de tous horizons envisagent leur métier
comme un théâtre d’ombres, et en tire les mêmes conséquences…
Après Mc Donald’s ayant changé en 2009, sans tambour ni
trompette, de manière subreptice voire quasi-subliminale, la couleur de son
logo du rouge au vert, un nouvel acteur américain du food joue la carte du greenwashing version light. Coca-Cola vient en effet de lancer en Argentine (en prélude
à une prochaine diffusion planétaire) le nouveau produit de sa gamme de sodas :
Coca-Cola Life, à base de Stevia, cette plante sud-américaine au pouvoir
sucrant dont les vertus feraient rougir la plus vigoureuse des pousses d’Aloe
Vera. Un lancement porté par une nouveauté tout sauf cosmétique : un packaging vert chlorophylle, qui vient compléter la douce polychromie du
fabriquant. La conjonction du vert et du terme « life » engendre
une forme de sidération, sans doute accentuée par un spot TV
dédié aussi démagogique que… sirupeux.
Non content d’avoir déjà préempté la thématique du
bonheur - puissante, différente car beaucoup plus engageante que des thèmes connexes tels que la joie ou le plaisir, largement utilisés en marketing... - via sa signature précédente, après
avoir allègrement surfé – et continuer de le faire – sur le registre et le vocable
de l’amitié (cf. article précédent), voilà que le roi du soda accole sans ambages à sa marque le mot "vie". Rien de moins.
La vie, notion absolue et précieuse, que seuls quelques acteurs économiques de l'assurbanque et de la prévoyance sont enclins (et censément légitimes ?) à porter. Venant d’un acteur irréprochable de la cause verte, cela semblerait très audacieux. De la part d’une entreprise respectable et besogneuse (Renault, en 2010, promouvait dans un film TV une « automobile en faveur de la vie »), cela passerait pour une maladresse. Porté par une entité dont l'offre nutritionnelle ne sert que de très loin la santé publique, et dont la contribution à l'équilibre planétaire n'est pas précisément distinctive, la démarche vire au burlesque. Rouge mais hélas jamais rougissant, Coca-Cola s'évertue à creuser le sillon de l’indécence. En vert et contre tout. Et de frissonner à l'idée du prochain thème que s'arrogera cette megabrand...
La vie, notion absolue et précieuse, que seuls quelques acteurs économiques de l'assurbanque et de la prévoyance sont enclins (et censément légitimes ?) à porter. Venant d’un acteur irréprochable de la cause verte, cela semblerait très audacieux. De la part d’une entreprise respectable et besogneuse (Renault, en 2010, promouvait dans un film TV une « automobile en faveur de la vie »), cela passerait pour une maladresse. Porté par une entité dont l'offre nutritionnelle ne sert que de très loin la santé publique, et dont la contribution à l'équilibre planétaire n'est pas précisément distinctive, la démarche vire au burlesque. Rouge mais hélas jamais rougissant, Coca-Cola s'évertue à creuser le sillon de l’indécence. En vert et contre tout. Et de frissonner à l'idée du prochain thème que s'arrogera cette megabrand...
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